Les invocations à dire en rompant le jeûne

﷽[br][br]

Nous voyons souvent la recommandation de dire des invocations particulières au moment de la rupture du jeûne. Toutefois, aucune d’elles n’est authentique, car tous les hadith rapportés à ce sujet sont faibles.[br][br][br] . Il a en effet été rapporté selon ibn ۶Abbâs (رضي الله عنه) que le Prophète (ﷺ) aurait dit lorsqu’il (ﷺ) rompait son jeûne : « Allahumma laka sumnâ, wa ۶alâ rizqika aftarnâ, fa-taqabbal minnâ innaka anta As-Samî۶ Al-۶Alîm » (1)[br][br] Cependant, ce hadith est très faible, et cela même si certains savants (2) l’ont par inadvertance qualifié de faible seulement. Étant donné, qu’il y a dans sa chaîne de transmission un rapporteur nommé ۶Abd Al-Malik ibn Hârûn ibn ۶Antarah, qui a été vivement critiqués, délaissé, accusé de mensonge et même de dajjâl par les imams de la critique et de l’éloge (3)[br][br] Ce hadith est donc fortement faible, comme cela est l’avis de Al-Hâfidh ibn Hajar (4) et Cheikh Al-Albânî (5)[br][br][br] . Aussi, il a été rapporté d’après Anas ibn Mâlik (رضي الله عنه) que le Prophète (ﷺ) aurait dit lorsqu’il (ﷺ) rompait son jeûne : « Bi-ismi Allah, Allahumma laka sumt, wa ۶alâ rizqika aftart »(6)[br][br] Mais ce hadith est lui aussi fortement faible, comme cela est l’avis de Cheikh Al-Albânî (7), car il y a dans sa chaîne de transmission Ismâ۶îl ibn ۶Amr ibn Najîh Al-Bajalî (8) et Dâwud ibn Az-Zibriqân (9), qui sont tous deux critiqués par les imams de la critique et de l’éloge.[br][br][br] . Ce même hadith a aussi été rapporté selon Mu۶adh ibn Zuhrah qui a dit : « Il m’est parvenu  que le Prophète (ﷺ) disait lorsqu’il rompait [son jeûne] … » (10)[br][br] Il est donc flagrant que la chaîne de transmission est interrompue, car Mu۶adh ibn Zuhrah ne dit pas avoir directement entendu le Prophète (ﷺ) dire cela, mais qu’il lui serait parvenu. D’ailleurs, il ne pourrait en être autrement, étant donné qu’il n’est pas un compagnon du Prophète (ﷺ).[br][br] De plus, Mu۶adh ibn Zuhrah a été qualifié d’inconnu par les savants de la critique et de l’éloge (11)[br][br] Ce hadith est donc lui aussi faible, comme cela est l’avis de l’imam Abû Dâwud (12), ibn Kathîr (13), Al-Hâfidh ibn Hajar (14) et Cheikh Al-Albânî (15)[br][br][br] . Puis, il a été rapporté que ibn ۶Umar (رضي الله عنه) aurait dit : « Lorsque le Prophète (ﷺ) avait rompu [son jeûne] il disait : « Dhahaba ad-dham’u, wa ibtalat al-۶urûq, wa thabat al-adjru in shâ’ Allah ta۶âlâ »(16)[br][br] Cependant, ce hadith est lui aussi faible, comme cela est l’avis de l’imam Ibn Mandah (17), Cheikh Muqbil (18), Cheikh ibn ۶Uthaymîn (19) et Cheikh Badr Al-Badr (20), car il y a dans sa chaîne de transmission Marwân ibn Sâlim Al-Muqaffa۶ qui est considéré « inconnu » par les savants de la critique et de l’éloge (21)[br][br] De plus, comme l’a dit Cheikh ibn ۶Uthaymîn (22), il est bien d’attirer l’attention sur le fait que, [même en admettant l’inadvertance de certains savants qui qualifient de bonne] cette dernière invocation, elle ne serait à faire qu’après avoir rompu le jeûne. Et non pas, avant de le rompre. Comme cela apparaît d’ailleurs clairement dans le hadith, quand ibn ۶Umar (رضي الله عنه) aurait dit : « Lorsque le Prophète (ﷺ) avait rompu [son jeûne] il disait … »[br][br] Toujours est-il, qu’aucun hadith n’est authentique à ce sujet et qu’il n’y a aucune invocation particulière à faire au moment de la rupture du jeûne, comme cela est l’avis de certains savants (23)[br][br] Et Allah (ﷻ) est plus savant, et nous Lui demandons de nous accorder la connaissance, le suivi, et la pratique de la Sunnah authentique de notre Prophète Muhammed (ﷺ), et de nous accorder de faire partie de ceux à propos desquels le Messager d’Allah (ﷺ) a dit « Celui qui montre un bien a la même récompense que celui qui l’a fait »(24)[br][br]

Écrit par :

Abû ۶Abd Ar-Rahmân ۶Âdil ibn ۶AbdiLlah As-SiqilîpastedGraphic.png

1 : Rapporté par At-Tabarânî (T : 12 / P : 146 / n°: 12720), Ad-Dârqutnî (T : 3 / P : 156 / n°: 2280), et ibn As-Sunnî (n°: 481).[br][br] 2 : Voir « zâd al-mi۶âd » (T : 2 / P : 51), « talkhîs al-habîr » (T : 2 / P : 389), et « al-majma۶ az-zawâ’id wa manba۶ al-fawâ’id » (T : 3 / P : 156 / n°: 4893).[br][br] 3 : Voir « ad-dhu۶afâ’ as-saghîr »(n°: 218), « at-târikh al-kabîr » (T : 5 / P : 436 / n°: 1423), « ahwâl ar-rijâl » (n°: 77), « mîzân al-i۶tidâl » (T : 2 / P : 66 / n°: 5259), « lisân al-mîzân » (T : 5 / P : 276 / n°: 4933).[br][br] 4 : « al-futûhât ar-rabbâniyyah ۶alâ al-adhkâr an-nawâwiyyah » (T : 4 / P : 235).[br][br] 5 : « irwâ’ al-ghalîl » (T : 4 / P : 36 / n°: 919).[br][br] 6 : Rapporté par At-Tabarânî dans « al-mu۶jam al-awsat » [selon Al-Haythamî dans « al-majma۶ az-zawâ’id wa manba۶ al-fawâ’id » (T : 3 / P : 156 / n°: 4892)] et dans « al-mu۶jam as-saghîr » (T : 2 / P : 53) ainsi que dans « ad-du۶â’ » (T : 2 / P : 1229 / n°: 918).[br][br] 7 : « irwâ’ al-ghalîl » (T : 4 / P : 36 / n°: 919).[br][br] 8 : Voir « mîzân al-i۶tidâl » (T : 1 / P : 239 / n°: 922), « lisân al-mîzân » (T : 2 / P : 155 / n°: 1213).[br][br] 9 : Voir « mîzân al-i۶tidâl » (T : 2 / P : 7 / n°: 2606).[br][br] 10 : Rapporté par ibn Al-Mubârak dans « az-zuhd wa ar-raqâ’iq » (n°: 1098), Abû Dâwud (T : 4 / P : 285 / n°: 2346) – édition « Dar At-Ta’sîl » – et dans « al-marâsîl » (P : 108), ibn As-Sunnî (n°: 480), Al-Bayhaqî (T : 4 / P : 239 / n°: 8214) et dans « ad-da۶ât al-kabîr » (T : 2 / P : 220 / n°: 449, Al-Baghawî (T : 6 / P : 265 / n°: 1741).[br][br] 11 : Voir « al-jarh wa al-ta۶dîl » (T : 8 / P : 248 / n°: 1126), « taqrîb at-tahdhîb » (n°: 6777).[br][br] 12 : « al-marâsîl » (P : 108).[br][br] 13 : « irshâd al-faqîh » (T : 1 / P : 289).[br][br] 14 : « tahdhîb at-tahdhîb » (T : 10 / P : 190).[br][br] 15 : « irwâ’ al-ghalîl » (T : 4 / P : 36 / n°: 919).[br][br] 16 : Rapporté par Abû Dâwud (T : 4 / P : 284 / n°: 2345) – édition « Dar At-Ta’sîl » –, An-Nasâ’î dans « sunan al-kubrâ » (T : 5 / P : 450 / n°: 3514) et (T : 12 / P : 174 / n°: 10239)  – édition « Dar At-Ta’sîl » –, ibn As-Sunnî (n°: 479), Ad-Dârqutnî (T : 3 / P : 156 / n°: 2279), Al-Hâkim (T : 2 / P : 450 / n°: 1556)  – édition « Dar At-Ta’sîl » –, Al-Bayhaqî (T : 4 / P : 239 / n°: 8213) et dans « ad-da۶ât al-kabîr » (T : 2 / P : 219 / n°: 448), Al-Baghawî (T : 6 / P : 265 / n°: 1740).[br][br] 17 : Voir « tahdhîb al-kamâl » (T : 27 / P : 391)[br][br] 18 : Voir « fadhâ’ih wa nasâ’ih » (P : 74)[br][br] 19 : Voir « majmû۶ al-fatâwâ » (T : 19 / P : 363 / Q : 341)[br][br] 20 : Voir « ad-da۶ât al-kabîr » (T : 2 / P : 219 / n°: 448)[br][br] 21 : Voir « mîzân al-i۶tidâl » (T : 4 / P : 91 / n°: 8426), « al-kâshif » (T : 2 / P : 253 / n°: 5365), « taqrîb at-tahdhîb » (n°: 6613), « tahrîr taqrîb at-tahdhîb » (T : 3 / P : 362 / n°: 6569).[br][br] 22 : Voir « al-liqâ’ as-shahrî » (N : 8 / P : 221 / Q : 17)[br][br] 23 : Voir « fadhâ’ih wa nasâ’ih » (P : 74)[br][br] 24 : Rapporté dans l’authentique de l’imam Muslim (T : 5 / P : 218 / n°: 1944) – édition « Dar At-Ta’sîl », selon Abû Mas۶ûd (رضي الله عنه).