﷽[br][br]
Troisième hadith
Puis, dans un troisième hadith il a été rapporté que le compagnon Al-Mughîrah ibn Shu۶bah رضي الله عنه aurait dit : « Le Prophète ﷺ a fait le tashahhud après s’être relevé des deux prosternations de la distraction » (1)[br]
Seulement, ce hadith est lui aussi fortement faible car sa chaîne de transmission comporte plusieurs défauts.[br]
En effet, on trouve dans celle-ci ۶Imrân ibn Abî Laylâ qui a été qualifié de maqbûl par Al-Hâfidh Ibn Hajar (2) ce qui signifie que sa narration n’est acceptable que lorsque d’autres narrateurs dont la narration est acceptable rapportent le même hadith que lui, et ce n’est pas le cas ici.[br]
De plus, il rapporte ce hadith de son père Muhammed ibn ۶Abd Ar-Rahmân ibn Abî Laylâ dont la justesse de mémorisation a ardemment été remise en doute. Certains savants du jarh wa ta۶dîl l’ont même qualifié de faible, comme c’est le cas de l’imam Ibn Al-Madinî, Yahya ibn Ma۶în et d’autres (3). L’Imam Ahmed a dit à son sujet : « Il mémorisait très mal, et il mélangeait les hadith » (4)[br]
Et ce qui affirme que ce hadith est fortement faible est que dans certaines versions il a été rapporté de Muhammed ibn ۶Abd Ar-Rahmân ibn Abî Laylâ que le Prophète ﷺ aurait fait le tashahhud et dans d’autres sans le mentionner (5). Ceci affirme donc qu’il a une faible mémorisation – de manière générale – et qu’il s’est trompé dans la narration de ce récit – en particulier -.[br]
Par conséquent, ce hadith est munkar comme l’ont fait comprendre de nombreux savants anciens et contemporains, tel que l’imam Ibn Al-Mundhir (6), Al-Bayhaqî (7), An-Nawawî (8), Cheikh Muqbil (9) et d’autres.[br][br]
Écrit par :
Abû ۶Abd Ar-Rahmân ۶Âdil ibn ۶AbdiLlah As-Siqilî
2 : Voir « taqrîb at-tahdhîb » (n°: 5201).[br]
Al-Hâfidh Ibn Hajar utilise généralement le terme maqbûl pour qualifier un narrateur qui ne rapporte pas beaucoup de hadith et dont aucune raison ne permet de justifier le rejet de sa narration. Cela à condition que sa narration soit confortée par celle d’autres narrateurs, sinon elle n’est pas d’emblée considérée.[br]
3 : Voir « tahdhîb al-kamâl » (T : 25 / P : 622 / n°: 5406), « al-jarh wa at-ta۶dîl » (T : 7 / P : 322 / n°: 1739), « at-târîkh al-kabîr » (T : 1 / P : 162 / n°: 480), « ahwâl ar-rijâl » (n°: 86), « ad-dhu۶afâ’ wa al-matrukîn » de l’imam An-Nasâ’î (n°: 525), « ad-dhu۶afâ’ al-kabîr » (T : 4 / P : 98 / n°: 1653), « al-majrûhîn min al-muhaddithîn » (T : 2 / P : 251 / n°: 918), « tahdhîb at-tahdhîb » (T : 9 / P : 301), « taqrîb at-tahdhîb » (n°: 6121), « al-kâshif fî ma۶rifat man lahu riwâyah fî al-kutub as-sittah » (T : 1 / P : 373 / n°: 5000), « mîzân al-i۶tidâl » (T : 3 / P : 613 / n°: 7825), « al-mughnî » (T : 2 / P : 227 / n°: 5723) et « dîwân ad-dhu۶afâ’ wa al-matrukîn » (n°: 3821).[br]
4 : Voir « al-jarh wa at-ta۶dîl » (T : 7 / P : 323).[br]
5 : En effet, ce hadith a été rapporté sans mentionner le tashahhud par :
- Sufyân At-Thawrî : Rapporté par ۶Abd Ar-Razzâq (T : 2 / P : 339 / n°: 3490) – édition « Dar At-Ta’sîl » –, Ahmed (T : 30 / P : 109 / n°: 18173) – édition « Mu’ssasat Ar-Risâlat » – et At-Tabarânî (T : 20 / P : 411 / n°: 987).
- Hushaym ibn Bashîr : Rapporté par At-Tirmidhî (T : 7 / P : 159 / n°: 4076) – édition « Dar At-Ta’sîl » –.
- ۶Alî ibn Hâshim : Rapporté par Ibn Abî Shaybah (T : 2 / P : 34 / n°: 4526).
- Abû Usâmah Hammâd ibn Usamâh : Rapporté par Al-Bayhaqî (T : 2 / P : 344 / n°: 3906).[br]
6 : Voir « al-awsat » (T : 3 / P : 317).[br]
7 : Voir « sunan al-kubrâ » (T : 2 / P : 355 / n°: 3957) et « ma۶rifat as-sunan wa al-âthâr » (T : 3 / P : 382).[br]
8 : Voir « khulâhah al-ahkâm » (T : 2 / P : 646).[br]
9 : Voir « ahâdîth mu۶allah thâhiruhâ as-sihhah » (P : 339).